En 2025, l’industrie de l’alimentation est confrontée à une refonte majeure du Nutri-score, cet outil adopté pour guider les consommateurs vers des choix plus sains. L’évolution de l’algorithme pose de nouveaux défis aux entreprises qui doivent s’adapter à cette nouvelle donne. Parmi elles, Jacquet, connu pour ses pains et viennoiseries, est un exemple frappant de cette réorientation stratégique. Sous la bannière de Limagrain, la marque explore de nouvelles méthodes pour aligner ses produits sur les nouvelles exigences nutritionnelles, tout en conservant leur attrait gustatif distinctif.
Le contexte du changement du Nutri-score
Le Nutri-score, introduit en France en 2017, a été créé pour évaluer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Grâce à une échelle allant de A à E, il aide les consommateurs à choisir des aliments plus sains. Cependant, l’enjeu s’est complexifié avec l’augmentation des problèmes de santé publique liés à l’alimentation, notamment l’obésité. En conséquence, le gouvernement a annoncé en 2025 une refonte de l’algorithme de calcul jusqu’alors utilisé, avec des règles plus strictes concernant les teneurs en sucres, sel et graisses saturées.
Dans ce cadre, la nouvelle version du Nutri-score nécessite une révision approfondie des formules de fabrication des produits alimentaires. Par exemple, des groupes comme Danone et Nestlé se voient contraints de réexaminer leurs recettes pour maintenir un score attractif. Les entreprises doivent non seulement réduire les éléments indésirables, mais également optimiser les compositions en fibres et protéines bénéfiques. Cela soulève une question cruciale : comment équilibrer les impératifs de santé publique avec les attentes des consommateurs qui ne sont pas prêts à sacrifier le goût ?
L’impact de ces changements n’affecte pas seulement les grandes entreprises alimentaires, telles que Kraft Heinz ou Unilever, mais aussi les distributeurs comme Carrefour, Intermarché et Monoprix. Ceux-ci doivent repenser leur offre produit pour répondre à une clientèle de plus en plus soucieuse de la qualité nutritionnelle. Reste à savoir comment chacun de ces acteurs va réagir à cette évolution indispensable.

Les défis de Jacquet face au nouveau Nutri-score
La marque Jacquet, après avoir été l’une des premières à adopter le Nutri-score, doit maintenant innover pour ne pas perdre sa position avantageuse. Le processus de fabrication chez Jacquet pourrait, de prime abord, paraître semblable à celui d’une boulangerie artisanale : des ingrédients s’écoulent dans des cuves pour être pétris, façonnés, puis cuits dans de longs fours. Cependant, derrière cette apparente simplicité, se cachent des ajustements technologiques complexes visant à satisfaire les nouvelles exigences.
Alexandre Raguet, directeur général adjoint de Limagrain, souligne l’importance de moderniser les lignes de production. En déversant jusqu’à 400 kg d’ingrédients dans les auges, l’idée est de transformer la matière première en produits riches en fibres, pour obtenir le « A» tant désiré sur chaque paquet de pain. Cette transition exige non seulement une amélioration des recettes, mais aussi une compréhension fine des effets de chaque ingrédient sur le score final.
Les défis sont donc multiples : comment ajuster sans dénaturer? Comment innover sans exploser les coûts? Jacquet, comme d’autres, doit aussi considérer l’impact des changements de produits sur les consommateurs habitués. En effet, la bataille ne se livre pas seulement dans les laboratoires, elle se combat également dans les rayons où le goût reste une considération majeure.
Stratégies d’amélioration par le secteur alimentaire
Pour les industriels de l’alimentation, s’aligner sur le nouveau Nutri-score implique une démarche co-créative entre laboratoires nutritionnels et bureaux marketing. Ce processus doit intégrer les avancées scientifiques avec les tendances de consommation, tout en prévoyant les impacts financiers et logistiques.
Par exemple, Pernod Ricard, principalement connu pour ses boissons alcoolisées, se doit de trouver des solutions pour abaisser le taux de sucre dans ses produits tout en recherchant de nouveaux arômes moins riches en calories. De même, les géants comme PepsiCo doivent incorporer les attentes nutritionnelles dès la conception de la boisson, notamment pour réduire le sucre et améliorer l’apport en minéraux et fibres.
Dorénavant, il est crucial de bâtir un pont entre scientifique et consommateur : rendre accessibles des informations complexes tout en les présentant de façon engageante. Cela passe par une transparence accrue et l’engagement des consommateurs dans le processus de développement produit. Cette interaction promet de changer les habitudes à long terme, mais nécessite un équilibre délicat entre éducation et innovation. C’est pour cela que des collaborations avec des entités éducatives et de recherche seront potentiellement clé.
| Entreprise | Stratégie Nutri-score |
|---|---|
| Danone | Réduction du sucre ajouté et enrichissement en fibres |
| Nestlé | Recherche sur les protéines végétales pour des recettes innovantes |
| Unilever | Sourcing durable et ajustement des matières grasses utilisées |
| PepsiCo | Développement de boissons à base de plantes réduites en sucre |
L’impact sur les consommateurs et le marché
Le repositionnement des produits pour obtenir un meilleur Nutri-score affecte directement les consommateurs et leur perception des marques. Le fait que Carrefour, Intermarché et Monoprix aient déjà pris les devants pour améliorer leur assortiment signifie que le marché est en pleine mutation. Cependant, cette transition génère aussi une résistance. Les habitudes alimentaires sont profondément enracinées, et pour certains consommateurs, le passage à des aliments plus sains est perçu comme une privation.
Le défi pour Jacquet et d’autres marques réside dans leur capacité à maintenir leur identité tout en adoptant ces nouvelles normes. Comment répondre aux besoins d’un consommateur devenu expert et exigeant tout en cultivant l’attractivité commerciale ? Les initiatives se multiplient pour éduquer les consommateurs sur les bienfaits des nouvelles options de produits. Cependant, le risque de fracture nutritionnelle persiste, car tous les groupes de population n’ont pas les mêmes niveaux d’information ni de ressources.
Finalement, c’est un marché en pleine réinvention qui se dessine : celui qui réussit à convaincre trouve sa place, tandis que les autres risquent de rater le créneau de la compétitivité. Le Nutri-score étant devenu un élément central dans les stratégies de développement et de communication, il est clair que chaque acteur s’efforce désormais de l’utiliser à son avantage.
Les innovations nécessaires pour répondre à la nouvelle donne
En 2025, les innovations technologiques et scientifiques jouent un rôle essentiel pour aider les industries à s’adapter aux exigences du nouveau Nutri-score. L’intégration de nouvelles technologies permet de réinventer non seulement la composition des produits, mais aussi leur mode de fabrication. Les acteurs du secteur agroalimentaire expérimentent des méthodes innovantes pour réduire le sel, les gras saturés et le sucre tout en maximisant la présence de fibres et protéines.
Chez Jacquet, un véritable écosystème évolutif se met en place. Des machines d’un nouveau genre se déploient pour optimiser les processus de fabrication. Des capteurs intelligents ajustent en temps réel la composition des pâtes pendant la production pour répondre aux critères du Nutri-score.
Conjointement, L’Oréal, bien que n’appartenant pas au secteur alimentaire, illustre par ses innovations en matière de durabilité une dynamique similaire à transposer dans l’industrie des aliments. Tout comme L’Oréal utilise des technologies avancées pour transformer ses produits cosmétiques, les industries alimentaires doivent adopter un modus operandi permettant des produits plus sains à l’échelle industrielle.
Les perspectives futures pour l’industrie alimentaire
À l’horizon 2025, la refonte du Nutri-score sera un puissant levier de transformation pour l’industrie alimentaire. Les entreprises sont poussées à investir dans la recherche et développement pour trouver des solutions innovantes, tout en intégrant les attentes croissantes des consommateurs vers des produits à faible impact environnemental.
Cette perspective apporte une opportunité unique de réinventer les modèles économiques tout en promouvant un style de vie plus sain. Le défi pour chaque acteur, de PepsiCo à Jacquet, est d’incarner cette transition de manière crédible et durable.